Céline BAGNAUD, Médecin Acupuncteur, situé à Clermont-Ferrand
L’acupuncture est une discipline issue de la médecine traditionnelle chinoise qui, selon les cas, a une visée thérapeutique ou préventive. Elle consiste à stimuler des points d’acupuncture répartis le long de méridiens qui sont choisis par le médecin en fonction de la pathologie à traiter et du profil du patient. Elle propose ainsi une prise en charge personnalisée qui nécessite un entretien médical long et minutieux ainsi qu’un examen médical spécifique (palpation des pouls, examen de la langue et de la peau, ….). Elle est utilisée en Asie depuis des millénaires et a été introduite en Europe au 17 é siècle.
Les indications les plus fréquentes sont les douleurs aigues ou chroniques, le stress, les troubles du sommeil, l’arrêt du tabac, les pathologies bénignes de la grossesse, l’accompagnement de la prise en charge en cancérologie… Mais il en existe beaucoup d’autres dont il est difficile de faire une liste exhaustive.
En ce qui concerne la partie préventive, la devise de l’acupuncture pourrait reposer sur cette phrase extraite du plus ancien ouvrage de Médecine Traditionnelle Chinoise le Huangdi Nei Jing :
« Le sage n’attend pas que les hommes soient malades pour les soigner, il les guide quand ils sont en bonne santé »
Cela passe par des conseils diététiques et d’hygiène de vie selon les traditions chinoises mais aussi par des consultations préventives réalisées 2 fois par an aux intersaisons d’Automne et du Printemps.
Lutte contre le tabagisme
aide à l’arrêt du tabac avec diminution de la perception du manque et gestion des effets secondaires comme l’irritabilité, la prise de poids…
Cancérologie
Soins de support dans le but de diminuer les effets secondaires des traitements : nausées, vomissements, radiodermites post radiothérapie, fatigue, stimulation de l’immunité, perte d’appétit…
Perte de poids
Rééquilibrage diététique avec diminution des pulsions alimentaires.
Stress et Insomnie
Anxiété, troubles du sommeil, aide au sevrage des somnifères, fatigue, aide à la gestion du stress pour les examens ( étudiants) ou les compétitions sportives…
Douleurs
ORL
Grossesse
Gynécologie
Pneumologie
Dermatologie
Système digestif
Pédiatrie
Articles et références
Acupuncture et effets secondaires de la chimiothérapie
L’acupuncture pour atténuer les effets secondaires
L’acupuncture pour lutter contre les effets secondaires de la chimiothérapie : la pratique fait son chemin en France, corroborée par des études démontrant l’efficacité de la technique. Vomissements, nausées, diarrhées, pertes de poids… La chimiothérapie s’accompagne très souvent d’effets secondaires perturbants voir handicapants. Pour soulager ces douleurs, certains malades ont recours à l’acupuncture, une technique basée sur la médecine traditionnelle chinoise. Et les résultats sont plutôt encourageants. « L’acupuncture m’a apporté un soulagement immense, témoigne Marie, atteinte d’un cancer du sein. Les nausées sont réduites, je n’ai plus de fourmillements, d’aphtes ni de douleurs. Même si mes cheveux sont tombés malgré tout. » Alors placebo, l’acupuncture ? Au contraire, la pratique a progressivement démontré des effets réels sur les douleurs liées au cancer et à ses traitements. Le Dr Philippe Jeannin, acupuncteur reconnu, travaille depuis de nombreuses années sur l’accompagnement des malades et a reçu près de 900 patients cancéreux dans son cabinet parisien. Et il est formel : « les vomissements et les nausées sont neutralisés dans 90% des cas, les diarrhées dans 95%. Avec à chaque fois l’arrêt des traitements pharmaceutiques complémentaires, comme le Kytril ou le Zophren ». Généralement, les aphtes disparaissent également ainsi que les sensations de « bouche sèche ». L’acupuncture semble aussi atténuer les migraines et la fatigue. « En revanche, la chute des cheveux n’est évitée que dans 50 % des cas ».
Traitement par Acupuncture du syndrome mains-pieds chez les patients sous chimiothérapie
Traitement par Acupuncture du syndrome mains-pieds chez les patients sous chimiothérapie
Introduction
Le syndrome mains-pieds est un redoutable effet secondaire des chimiothérapies des cancers que nous rencontrons de plus en plus fréquemment et que seule l’acupuncture peut enrayer. Dans les années 2000, le pronostique
des cancers du colon, du rectum, de la prostate métastasée, des ovaires, du cancer du sein métastasé et des cancers poly-métastasés étaient très péjoratifs et les
traitements utilisés à cette époque, insuffisamment efficaces. La recherche, au niveau mondial, était mobilisée pour trouver des molécules plus performantes. Les découvertes de nouvelles molécules type Avastin®, Xeloda ®, Gemsar®, Taxol®, ou Taxotère® sont apparues. Utilisées en première intention dans les cancers colo-rectaux et dans les cancers de la prostate métastasés, les résultats ont très vite été convaincants et leurs indications ont été étendues aux cancers des ovaires et du sein, avec là aussi des résultats très probants. Nous pouvons dire que ces molécules ont changé le pronostique de ces cancers, de la même manière que le Cisplatine, pour le cancer du testicule dans les années 1970, a fait passer ce cancer du plus mortel au moins mortel. Elles sont maintenant largement utilisées, avec comme revers de la médaille l’apparition de plus en plus fréquente d’effets secondaires à type du syndrome mains-pieds.
De quoi parle t-on ?
Le syndrome mains-pieds : ce sont des paresthésies douloureuses à type de piqures ou de brûlures intenses des extrémités, modifiant la prise des objets et de la marche.
Les patients ont l’impression de porter des gants et des chaussettes brûlantes. La peau devient érythémateuse, oedémateuse ou hyperpigmentée donnant l’impression
de mains et pieds sales.
Pour les pieds : la marche est difficile, la perception sensorielle du contact avec le sol est perturbée, les patients ne savent plus où sont leurs pieds s’ils ne les regardent
pas, les chutes sont fréquentes. Pour les mains : le patient laisse filer les objets et les
casse. Le patient a du mal à effectuer des gestes fins comme boutonner un vêtement, lasser les chaussures, tenir un stylo, écrire. Les ongles se décollent, puis tombent, aggravant la sensation douloureuse et l’invalidité. Ces douleurs sont très intenses, jusqu’à insupportables, les patients nous disant préférer mourir plutôt que d’endurer de telles souffrances, les cancérologues, devant cette situation, accèdent à leur demande et arrêtent leur chimiothérapie, la maladie reprenant alors sont évolution inexorable, sans pour autant que cet effet secondaire cesse.. Il nous est arrivé de soigner et de faire disparaître ce syndrome mains-pieds chez des patients dont la chimiothérapie était arrêtée depuis dix-huit mois chez l’un et de treize mois chez
l’autre et qui gardaient le même tableau douloureux. Il nous a fallu dans les deux cas, cinq séances d’acupuncture pour que la douleur commence à régresser et dix à douze séances pour que cet effet secondaire soit totalement neutralisé.
A l’heure actuelle aucune thérapie médicamenteuse n’arrive à enrayer l’effet secondaire de ces molécules. Grâce aux médecins acupuncteurs, les oncologues vont pouvoir administrer, à pleine dose et le plus longtemps possible leurs traitements, augmentant ainsi les chances de rémission, voire de guérison. Cela est particulièrement important dans les cancers polymétastasés, nécessitant
des traitements prolongés, où les oncologues prescrivent une chimiothérapie qui sera administrée aussi longtemps que le patient pourra la supporter. Gagner du temps est essentiel pour l’avenir du patient, et nous sommes en droit d’espérer l’avènement de nouvelles molécules plus performantes encore.
Tout cela est extrêmement encourageant et précise notre place dans l’équipe pluridisciplinaire chargée de traiter un patient cancéreux. Au quotidien, nous avons
à affronter l’incrédulité ou la sous-évaluation de nos résultats par certains oncologues. Il faut que nous soyons de plus en plus nombreux à afficher de tels résultats afin que l’acupuncture soit totalement reconnue et intégrée dans la prise en charge des effets secondaires des chimiothérapies. Nous espérons qu’un essai contrôlé randomisé de haute qualité méthodologique puisse un jour voir le jour afin de confirmer les résultats que nous observons depuis de longues années.
Traitement par Acupuncture du syndrome mains-pieds chez les patients sous chimiothérapie
Introduction
Une patiente de 55 ans présentant un adénocarcinome ovarien à cellules claires de type IIIC souhaita réaliser des séances d’acupuncture dans le but de limiter les effets secondaires d’un protocole de chimiothérapie. La recherche d’amélioration de la qualité de vie est effectivement une constante pour les patients souffrant de cancer comme le relève une étude sociologique réalisée en convention avec l’Institut national du cancer [1]. On relève ainsi que 69,9% des attentes des patients concernent la diminution des effets secondaires des traitements oncologiques, notamment les nausées et vomissements, le stress, la fatigue et les douleurs [2].
Parmi ces effets secondaires, la fatigue est la mieux soulagée (58,1% des cas) selon l’étude de Triadou et al. [3]. Il apparaît alors intéressant d’analyser durant toute la cure de chimiothérapie l’évolution de l’état de santé de la patiente. Par ailleurs à la lumière des données de la
Observation
Présentation du cas clinique
Au décours d’une annexectomie bilatérale réalisée sous coelioscopie pour kyste de l’ovaire gauche chez une femme ménopausée depuis deux ans, l’examen histologique retrouvait, en fait, un adénocarcinome à cellules claires nécessitant une seconde intervention chirurgicale complète
en février 2012 avec curage ganglionnaire. Du fait d’une atteinte péritonéale, l’adénocarcinome était classé au stade IIIC. Le CA125 est dosé à 9 U/mL après chirurgie. On objectivait dans les antécédents essentiellement une primo-infection tuberculeuse dans l’enfance, une conisation
et une rupture du ligament croisé droit traité chirurgicalement en 2007.
Conclusions
Cette étude de cas montre que l’acupuncture peut apporter un bénéfice certain dans la fatigue persistante liée au traitement anticancéreux. En outre, l’acupuncture a l’avantage d’accompagner le patient tout au long de sa chimiothérapie et peut de ce fait anticiper et même améliorer nombre d’effets secondaires comme les troubles gastro-intestinaux et neurologiques. En ce qui concerne la fatigue, des études contrôlées randomisées de haute qualité méthodologique sont encore nécessaires. Mais il est clair, ainsi que le soulignent les différents auteurs, que ce n’est pas sans poser des problèmes pratiques. Il faudra bien sûr tenir compte de la difficulté de recrutement afin d’atteindre la population suffisante. En effet, Johnston et al. [28] montrent que pour obtenir
une puissance statistique suffisante de l’ECR en phase III, il serait nécessaire de randomiser dans deux bras au moins 101 sujets (52 par bras) si l’on s’attend à un effet important de l’acupuncture, voire 235 (118 par bras) si l’effet est supposé plus modéré. Il faudra aussi faire le choix du placebo, tenir compte de la variabilité des symptômes, du type d’acupuncture (moxibustion,
auriculothérapie, électroacupuncture, acupression etc.) qui peuvent entraîner une certaine hétérogénéité des études. Quoi qu’il en soit, il en ressort qu’il y a très peu d’effets secondaires et pas de réelles contre-indications [29], surtout si l’on suit les recommandations émises
par la Haute Autorité de Santé [30]. D’autre part, la recherche clinique ne faiblit pas si l’on en croit le métaregistre d’essais cliniques contrôlés (mRCT) qui comptabilise à ce jour cinq études en phase II ou III, et deux études préliminaires [31]. L’acupuncture se doit donc d’entrer dans le panel de soins de santé que l’oncologue peut offrir à son malade.
Informations Pratiques
- Tél. : 04 73 70 93 46
- 9, Avenue Julien à Clermont-Ferrand, 5e étage, dans les bâtiments du Carré Jaude2
- Parking à proximité immédiate : parking du Carré Jaude2 ou du Centre Jaude1
Interphone : faire défiler la flèche jusqu’à « Cabinet médical » et appuyer sur la sonnette.
Tarifs et remboursement
- Médecin non conventionné
- Pas de remboursement par la Sécurité Sociale, mais possibilités de remboursement par la mutuelle en fonction du contrat (réalisation d’une facture en fin de consultation à envoyer à la mutuelle)
Tarif : 50€/consultation